Page 18 - Tome 4

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Recueil n° 4 – 2015 12
À
gauche
(zone rouge - orange - blanche), le bras et la main reposent sur la hanche. La grande influence qu’a le dessin sur
l’artiste se fait surtout sentir au contact des œuvres de petites dimensions. Il est à noter qu’elles représentent toutes des femmes
filiformes. Il s’agit avant tout d’un
hommage plastique
, dans le sens le plus total du terme, rendu à la
Femme
.
Même si le style demeure personnel, force est de constater qu’à l’analyse, MARIE-HÉLÈNE FROITIER se trouve à la croisée de
deux écritures distinctes.
Dans l’une de ses toiles exposées résident les fantômes d’un genre qui a donné énormément de fil à retordre aux historiens de
l’Art depuis la fin du 19
ème
siècle, à savoir l’art dit «
naïf
».
Cela se constate dans le traitement graphique qu’elle apporte à la faune et à la flore de
LA CABANE PERCHÉE
(89 x 116 cm -
acrylique sur toile).
Il s’agit, en l’occurrence, d’une « naïveté » sans malice, en ce sens que cette dimension « naïve » ne sous-entend que ce qu’elle
veut bien montrer. Et rien d’autre. Aucune sorte de discours sous-jacent ne transparaît de cette écriture. Les cygnes, évoluant
dans la fontaine, sont deux points d’interrogation étirés de couleur blanche parmi les nénuphars. Le cheval, à l’arrière-plan, conçu
de façon ramassée, est proche de l’esthétique « naïve ». La végétation, soutenant et entourant la cabane perchée, assure une
entité esthétique. La cabane se fond dans la branche de l’arbre qui la soutient et l’unit, tant dans la forme que dans le
chromatisme, avec l’ensemble de la composition dans une haute note d’enfance cachée que l’on pourrait, alors et seulement
alors, qualifier génériquement de « naïve ».
Néanmoins, même si cette œuvre embaume la « naïveté », elle n’y entre jamais de plein pied. Car elle est trop personnelle pour
se laisser accaparer par un discours trop rhétorique.