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Recueil n° 1 – 2012 19
Nature dans ce qu’elle a de plus organique, la déesse de l’amour se trouve plongée dans un univers de
sensualité, la déifiant dans l’image olympienne d’un corps amoureux.
LE TRIPTYQUE D’ALICE
(48 x 91 cm)
offre également une vision modalisée du discours mythologique. Nous sommes ici en présence de deux
mythologies, celle du logicien
LEWIS CARROLL
qui veut retrouver une forme d’innocence au sein d’une société
travaillée par la révolution industrielle naissante et celle de l’humanisme grec à l’origine de la pensée dialectique.
Sur la gauche, l’artiste nous propose l’image d’un « putto » (un enfant), juché sur le socle d’une colonne. Il
demeure « classique », en ce sens qu’il évoque la figure de l’ « ange » dans la peinture de la Renaissance. Il
souligne son classicisme par l’agencement du pied droit qui se détache du sol dans l’attitude de la marche, ce qui
nous renvoie, par-delà la Renaissance, à la Grèce antique et au nu masculin. Le côté gauche du triptyque est
dominé par la Licorne, équidé mythique par excellence. Tandis que le centre de la composition nous montre Alice
et le Lapin bondissant d’un chapeau, mêlant ainsi hellénisme et conte féerique.
Une série de quatre tableaux de dimensions plus petites (297 x 40 cm) qui mettent en exergue l’immense talent
de MANOLO YANES en tant que dessinateur dans des œuvres travaillées en grisaille, desquelles se détachent
des personnages transférés de différents mythes vers l’exigence de la réalité contemporaine.